Denis von Meck - Descendant direct des familles von Meck et Tchaïkovski, philanthrope, fondateur de la Fondation caritative internationale von Meck, collectionneur, éditeur, historien familial et généalogiste amateur, pédagogue, chercheur de la vie et de l’œuvre de Tchaïkovski, membre de plusieurs sociétés culturelles et historiques en Russie et dans d’autres pays.
Le concert d’aujourd’hui au Conservatoire de Moscou est dédié à la Journée des diplomates.
Aujourd’hui, seule la musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski (en désignant le portrait ->) sera jouée dans la grande salle du Conservatoire Tchaïkovski.
Les organisateurs m’ont confié la présentation de cet événement, bien que je ne sois pas un animateur professionnel, car ils ont souhaité créer une atmosphère plus informelle et amicale, étant donné que ce sont principalement des collègues du service diplomatique de différents pays et continents qui sont présents aujourd’hui.
Pourquoi m’ont-ils choisi ? En fait, je ne suis pas musicologue, mais d’une certaine manière, je pratique la diplomatie culturelle — je fais connaître la vie et l’œuvre de Tchaïkovski dans divers pays. J’ai commencé à le faire car je suis un descendant à la fois des familles Tchaïkovski et von Meck. Mon ancêtre directe, Nadejda von Meck, était l’amie la plus proche et la mécène de Tchaïkovski. Leurs familles se sont unies par mariage à la génération suivante.
Parmi mes ancêtres, il y avait aussi des diplomates ayant servi aux États-Unis, en Suède, en Yougoslavie et en Grande-Bretagne.
Quel rapport entre Tchaïkovski et la diplomatie ?
Je peux en citer plusieurs :
1. Sa mère était à moitié française. Tchaïkovski avait dans ses veines, outre le sang russe, une part importante de sang ukrainien, français, autrichien, et probablement allemand. Il fut élevé par une gouvernante française.
2. Tchaïkovski était un grand voyageur : il a parcouru toute l’Europe, y a vécu plusieurs années, et fut invité aux États-Unis pour l’inauguration de la salle de concert la plus prestigieuse — le Carnegie Hall. Il a communiqué avec une multitude de cultures. Au total, il a visité 163 villes dans 19 pays (selon les frontières actuelles). Et tout ça a l’époque sans avion ! Il vivait dans la seconde moitié du XIXe siècle (1840–1893).
3. Il parlait plusieurs langues, lisait énormément les textes originaux, et entretenait une correspondance avec 400 personnes dans les différentes langues.
4. À la fin de sa vie, il portait les titres suivants : docteur honoraire de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts de Paris (France), membre honoraire de l’Académie des Arts de Florence (Italie) et membre de la Société philharmonique d’Amsterdam (Pays-Bas).
5. Il écrivait : « La musique est un trésor auquel chaque nationalité apporte sa part pour le bien commun. »
6. En tant que chef d’orchestre, Tchaïkovski a parcouru l’Europe et l’Amérique, dirigeant les œuvres de plus de 10 compositeurs internationaux.
7. En guise de preuve indirecte, dans ma collection — la plus grande au monde — de pièces et médailles à l’effigie de Tchaïkovski, on trouve des spécimens rares de 20 pays, dont la Turquie, la France, le Laos, l’Ukraine, la Corée du Nord, l’Italie, la Yougoslavie, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, Saint-Marin, la Tchécoslovaquie, la Chine, le Japon.
Tchaïkovski est véritablement international !
Écoutons maintenant un portrait littéraire de Tchaïkovski par l’écrivain français Romain Rolland :
« La tête d’un diplomate ou d’un officier russe. Front dégagé, arcades sourcilières saillantes ; le regard fixe, droit devant lui et, en même temps, tourné vers l’intérieur. Grand, maigre. Impeccablement habillé, gants blancs et cravate. »
Peu de gens, même parmi les musiciens, connaissent Tchaïkovski comme un chef d’orchestre exceptionnel
Merci à
ARUCI pour la traduction